Novembre 1918. La guerre était finie, les trônes vacillaient, la censure se relâchait. Le vent se levait, la parole se libérait. Le temps était venu pour demander des comptes.
Le 8 novembre, le Escher Tageblatt écrivait sous le titre « Der Abend der Braganza » : « Der Augenblick ist gekommen, wo wir hierzulande die freie Rede wieder gebrauchen dürfen um den Herrschern ihr Sündenregister unbarmherzig unter die Nase zu reiben. […] Wir, die wir während den Kriegsjahren an das Schicksal der Braganza geschmiedet waren, […] wir, die wir nie am siegenden Durchbruch der demokratischen Ideen und am Recht der Gerechtigkeit gezweifelt haben, sehen dem Tage der Abrechnung hehren Blickes entgegen.“1
Le 9 novembre, le gouvernement Reuter était en alerte : « Am 9. November im Nachmittag kam Generalmajor Tessmar und meldete von Trier her seien deutsche Aufwiegler im Anzug auf Luxemburg, aus Differdingen werde ihnen Verstärkung durch luxemburgische Arbeiter kommen. Die Absicht der Empörer sei, auch in Luxemburg eine Sowjetherrschaft einzurichten. »2 Le General-
major von Tessmar demanda aux ministres d’avertir immédiatement la grande-duchesse et promit de faire venir des troupes sûres. Le Premier ministre Emile Reuter et son ministre de l’Instruction publique Nicolas Welter partirent pour Colmar-Berg le même soir et rentrèrent à 1 heure du matin pour rendre compte au général qui, malheureusement, se trouvait déjà au lit.
Le dimanche 10 novembre dès 8 heures du matin, les ministres luxembourgeois étaient une dernière fois en conférence avec le commandant allemand. Von Tessmar disparut dans l’après-midi comme un voleur. À Esch, les soldats du Siegburger Landsturmregiment avaient arraché les épaulettes aux officiers. À Trèves, le conseil de soldats avait libéré les prisonniers luxembourgeois.
À 14 heures, les cheminots se réunirent. Inquiets pour leur avenir, ils décidèrent la constitution d’un conseil de cheminots pour négocier avec le gouvernement et pour organiser l’achat collectif de pommes de terre. La vieille idée des coopératives reprenait corps. Aide toi-même et Dieu t’aidera.
À 16 heures, une manifestation « spontanée » se tint dans la salle Brosius, le futur Pôle Nord, près du Pont Adolphe. Elle réclama la république et formula les revendications suivantes : Le Luxembourg est un État libre qui décide de son destin en toute indépendance sans tenir compte d’éventuels traités internationaux. Il sera formé un gouvernement populaire sur la base de conseils ouvriers et paysans. Une assemblée nationale sera élue au suffrage universel qui statuera sur une nouvelle constitution. Les soldats et des gendarmes éliront leurs chefs eux-mêmes. Les chemins de fer seront la propriété de l’État, les industries et les banques le seront à 51 pour cent. La journée de travail de huit heures sera introduite.3
À la fin de la réunion, on fit monter sur l’estrade ceux qui voulaient faire partie du conseil ouvrier et paysan. 23 personnes répondirent à l’appel. « Und mit würdevollen Mienen, gravitätischen Schrittes, folgten die selbstgewählten Ratsherren seinem Rate. »4 On trouvait parmi eux un paysan, un fabricant de cidre du Senningerberg (Emeringer), un seul homme politique (Thorn), un avocat libéral (Feyden) et surtout des syndicalistes, deux typographes (Colling, Schoos), deux gantiers (Hentges, Thomas), un ouvrier-brasseur (Jander), un ouvrier du tabac (Burmer), trois métallurgistes (Schettlé, Poncelet, Rasquin5), deux cheminots (Staudt, A. Krier), un sculpteur sur bois (Schintgen), un travailleur de la pierre (Geschwind), un ex-militaire, propriétaire d’une papeterie (Trausch) , un avocat-stagiaire (Weiss), un instituteur (Wampach), un agent d’assurance (Stoll).
La réunion avait été organisée par le Cercle d’études socialistes, un club de discussion fondé en 1917 par René Stoll, Nic Wampach et l’architecte Léon Bouvart. C’est René Stoll, 26 ans, un homme de haute stature, athlétique, énergique et orateur de talent, qui présida la réunion et exposa les intentions des organisateurs. Stoll était le cadet de dix enfants, dont l’aîné avait été l’un des fondateurs du Parti social-démocrate. Il avait passé sa Première en 1911 et exercé divers emplois dans l’industrie, le service de ravitaillement, les banques et les assurances. Il aurait vécu à Paris où il aurait connu la misère. Le Wort le décrit prenant la parole, les mains dans les poches, le chapeau sur le crâne, « ein Hemdärmelgewerschaftler », « ein Gewalttheoretiker reinsten Wassers ».6
C’est Nic Wampach, 38 ans, instituteur dans la capitale et d’un naturel plutôt discret, qui rédigeait les textes et les apportait chez l’imprimeur. Le député Joseph – dit « Jis » – Thorn n’était donc ni l’initiateur du mouvement ni son parrain, mais il lui donna la caution du Parti socialiste qu’il avait reconstruit en 1916 en coupant le cordon ombilical avec les libéraux. Lors de la réunion du 10 novembre, ce fut Thorn qui radicalisa le mouvement. Stoll avait proposé de fonder un comité de propagande pour l’idée républicaine. Thorn fit adopter l’appellation « conseil ouvrier et paysan ». La référence à la révolution russe et aux conseils ouvriers allemands était nette.
L’inspiration socialiste était indéniable. On parlait de révolution et de république, mais ce n’était pas un putsch. On admit comme seul principe valable la volonté du peuple souverain, le droit des peuples de décider de leur propre sort. On ajouta toutefois qu’il s’agissait de revendications (« Forderungen ») et qu’on était prêt à se soumettre au verdict des urnes.
Les républicains réunis à la salle Brosius avaient peu de choses en commun avec les marins de Kiel qui leur servaient d’exemple, ni avec les masses révolutionnaires se lançant à l’assaut du Palais d’Hiver. Au Luxembourg, il n’y avait pas de barricades à construire et pas de Bastille à prendre. Dans la pénombre de la salle Brosius on ne voyait pas non plus la fougue des jeunes, mais des bonhommes « paisibles, modérés, démocratiques ». Et plutôt âgés, selon le Wort : « Als die Bewegung anzuschwellen schien, juckte es auch den alten Kavalleriegäulen des Sozialismus in den Beinen. » Ces artisans des quartiers périphériques de la capitale étaient les mêmes que ceux qui avaient fait la révolution de 1848, qui avaient fondé le Centralverband der Luxemburger Arbeiter en 1871, qui avaient fourni les troupes du cortège antimonarchiste du 2 janvier 1916. C’étaient des hommes des sociétés de gymnastique et de libre pensée, de culture autodidacte et fiers de leur métier transmis de père en fils. Ils n’avaient pas l’impatience des jeunes, mais ils portaient la mémoire des anciennes batailles.
Le lundi matin, le Luxemburger Wort dénonça les tentatives de putsch fomentées au nom du peuple par quelques illustres inconnus contaminés par le virus russe. Le journal publia également une mise en garde d’Emile Mayrisch, le directeur général des Aciéries réunies de Burbach-Eich-Dudelange (Arbed). Celui-ci répondait à une correspondance du journal qui proposait la formation d’une « industrie du peuple » (« Volksindustrie ») avec une participation publique de 51 pour cent. Mayrisch dénonça la menace mortelle pour une société transnationale obligée par la perspective de la rupture de la Zollunion d’entrer en concurrence avec ses partenaires français et belges. Mayrisch conseilla de s’inspirer du modèle occidental plutôt que du socialisme d’État allemand ou de la Russie anarcho-socialiste.7
Mayrisch avait choisi l’expansion de sa société vers l’Allemagne bien avant que la guerre n’eût éclaté. Pendant la guerre, l’Arbed réussit à contourner les obligations liées à la neutralité luxembourgeoise en utilisant les entreprises situées en Allemagne pour le finissage des produits de guerre usinés au Luxembourg. On reprocha à Mayrisch d’avoir participé aux organismes planifiant l’industrie de la guerre et à la répression de la grève de juin 1917. Ces remontrances avaient eu comme conséquence des bombardements sur les usines et les gares, l’exclusion du pays de l’aide aux pays neutres et les listes noires.8 Mayrisch opéra un tournant stratégique pendant l’été 1917 en prenant contact en Suisse avec l’écrivain Jean Schlumberger issu d’une puissante famille d’industriels alsaciens et officier de renseignement à Belfort. La présence de Schlumberger à Luxembourg en novembre 1918 se fit dans la continuité de ces relations.9
Le lundi matin, la grande-duchesse reçut le gouvernement en audience et se fit rapporter tout ce qui s’était passé la veille. Ensuite, le conseil des ouvriers et employés des chemins de fer se présenta. « Das vollzählige Kabinett empfing die von Alois Kayser geführte zahlreiche Delegation, deren Mitglieder finstere, ja teilweise drohende Mienen aufgesetzt hatten. Wie um mehr Effekt zu erzielen, waren die meisten unrasiert geblieben ; auch hatten sie sich auffallend dicke, wollene Halstücher umgebunden, die den Eindruck von zum Angriff bereiter, massiver Kraft verstärkten. […] Die Besprechungen wurden hauptsächlich von Kayser einerseits und Liesch, als dem zuständigen Minister, anderseits geführt. Letzterer durfte sich nicht mit der erwarteten Wendigkeit den Forderungen gefügt haben, denn plötzlich standen er und Kayser mit puteroten Köpfen dicht nebeneinander mitten im Saal und schrien sich mit bebender, drohender Stimme ihre respektive Vornamen zu. »10
Les cheminots vivaient sous le joug allemand depuis que l’Allemagne avait repris le contrôle de la société Guillaume-Luxembourg. Les chefs de gare et les conducteurs de locomotive portaient l’uniforme et les portraits du Kaiser étaient obligatoires dans toutes les salles de service. En 1903, cinq cheminots qui avaient participé au cortège du premier mai furent licenciés. Aloyse Kayser
était sous-chef de gare à Esch. Quand le Dr. Michel Welter organisa les premières réunions socialistes, il s’associa au mouvement dans le secret. Ses convictions l’attiraient plutôt vers l’anarchisme et il avait des relations avec les sociétés garibaldiennes italiennes. Quand le jeune Parti social-démocrate se scinda au début du siècle en modérés et révolutionnaires, il choisit le camp de ces derniers et participa clandestinement à la rédaction de Der Arme Teufel. En 1908, il fut élu au Parlement sous l’étiquette du Bloc des Gauches et en 1909 il fonda la Fédération des Cheminots.11
Le 11 novembre, les hommes d’Aloyse Kayser pouvaient enfin combattre à visière ouverte. Ils exigèrent l’expropriation de la compagnie de chemin de fer allemande, la reconnaissance du syndicat des cheminots, la nomination d’une direction provisoire et l’introduction de la journée du travail de huit heures. Le gouvernement céda sur toutes ces questions et promit la reprise des chemins de fer par l’État pour le mercredi, 13 novembre.
A 11 heures, le gouvernement, toujours au complet, reçut les membres du Conseil ouvrier et paysan qui n’étaient pas rasés non plus, ayant passé la nuit dans leur quartier général au Café Français à préparer les manifestations du lendemain. Ils demandèrent au gouvernement de proclamer la république dans les 24 heures. Celui-ci leur fit l’objection que les ministres de la grande-duchesse ne pouvaient pas destituer la grande-duchesse et que seul le peuple souverain avait le droit de décider du sort du pays. Ce raisonnement parut convaincant aux deux parties. Un document écrit fut signé par les cinq ministres et remis au Conseil ouvrier et paysan. Il immortalisa la fin de la monarchie de droit divin.
En quelques phrases, cent ans de droit constitutionnel furent annulés. La monarchie était amputée de sa légitimation, sous sa forme mystique aussi bien que dans la forme de la « Realpolitik » et du « Diktat » des grandes puissances. Le Luxembourg cessait d’être un jouet, un objet d’échange. La monarchie se trouvait rabougrie, réduite à son apparat, soumise à la volonté du peuple. Finies les querelles sur les droits et privilèges. La citoyenne Marie-Adelaïde aurait à l’avenir à exécuter les ordres de la représentation populaire.
Le gouvernement était-il vraiment convaincu de ce qu’il venait de signer ? Ou était-il pris de panique, prêt à tout pour sauver sa peau? Simple promesse ou piège ? Pour le moment les membres du Conseil des ouvriers et paysans pouvaient être satisfaits.
Le soir, deux manifestations des conseils ouvriers eurent lieu à Luxembourg et à Esch-sur-Alzette. Sur la Place Guillaume, elles réunirent entre 2 000 et 3 000 personnes selon le gouvernement, entre 8 000 et 9 000 selon la presse de gauche. Beaucoup d’orateurs, beaucoup de confusion. Le bourgmestre Housse et l’échevin Probst, tous deux socialistes, se solidarisèrent avec le mouvement tout en insistant que la révolution se déroule sans violence et dans le plus strict respect de la légalité.
Comme lors de la réunion de la salle Brosius les partisans du rattachement à la France s’exprimèrent, déclenchant aussitôt les protestations des militants de la Nationalunio’n. Dimanche, c’était le poète Paul Palgen qui prit la parole en français : « Citoyens, camarades… ». Il fut interrompu et ne finit pas son discours. Le lundi, l’avocat Henry Schreiber, président-fondateur de l’Association générale des étudiants, prit la parole. Les étudiant seraient pour la république, mais ils estimeraient que, puisque la république existait déjà, en France, il n’était pas nécessaire de faire une révolution. On n’avait qu’à demander le rattachement à la France.
À Esch, la salle Hoferlin, rue d’Autun, était trop petite. Les manifestants se déplacèrent en cortège vers la place de la mairie, où les députés socialistes Thilmany, Schaack et Krier prirent la parole. Thilmany, ancien rémouleur (« Scherenschleifer »), avait fondé en 1904 le premier syndicat de la métallurgie en liaison avec le Deutsche Metallarbeiterverband. Jean Schaack-Wirth, tailleur, était l’éditeur du journal populaire Der Arme Teufel qui paraissait depuis janvier 1918 avec le sous-titre « journal républicain-socialiste »12. Pierre Krier était le secrétaire de la Commission syndicale, l’organe de liaison qui fédérait tous les syndicats ouvriers. Un conseil ouvrier de quinze personnes fut constitué qui comprenait le jeune avocat socialiste René Blum ainsi que deux représentants du Parti Populaire qui ne se voulait ni de gauche ni de droite, le commerçant Mart et le syndicaliste Kappweiler.
Le mardi 12 novembre, le Luxemburger Wort parut sous le titre: « Die Großherzogin legt die
Bestimmung der künftigen Staatsform in die Hände des Volkes ». Le Escher Tageblatt proclamait carrément la république : « Das Luxemburger Volk verlangt die Republik. » Les conseils ouvriers appelèrent dans un tract à manifester devant la Chambre. « Fort mit ihnen ! Das Luxembuger Volk ist reif um seine Geschicke selbst zu leiten. »
L’après-midi, la Chambre des Députés se réunit. Deux ordres du jour furent déposés l’un par les libéraux et les socialistes qui proclamait la déchéance de la dynastie, l’autre par la droite qui proposait de soumettre la question à un référendum. Le président de la Chambre, François Altwies, un membre de la droite, refusa de mettre au vote la motion de la gauche avec l’argument que la personne de la grande-duchesse était selon la Constitution sacrée, irresponsable et inviolable.
Pendant la nuit, Altwies réunit les représentants des partis libéral, socialiste et catholique pour trouver un compromis. On envisagea trois solutions : l’abdication de la grande-duchesse au profit de sa sœur Charlotte ; l’abdication de la grande-duchesse et l’organisation d’un référendum sur le régime à venir ; la suspension provisoire de la grande-duchesse et l’organisation d’un référendum. Cette dernière proposition provenait du député–maire socialiste Luc Housse. Les partis de gauche rejetèrent tout compromis, le bloc de la droite révéla les premières fissures entre partisans du maintien de la grande-duchesse Marie-Adelaïde et partisans de la solution Charlotte. La question du référendum comportait des risques pour chaque camp. Tout dépendait du moment et de la question posée. Selon le cas, le vote populaire pouvait n’être que la confirmation d’un fait accompli.
Le mercredi 13 fut le jour de la décision. Le matin, le conseil des ministres constitua un conseil de régence pour le cas où la déchéance serait prononcée, dont devaient faire partie le président du Conseil d’État Vannerus, le président de la Chambre Altwies, ainsi que Maurice Pescatore et Jean-Pierre Probst pour les libéraux et les socialistes.13 L’après-midi, la Chambre se réunit. Pendant que le destin du pays se décidait dans la salle, la place Guillaume était envahie par des milliers de cheminots venus s’informer de la reprise des chemins de fer par l’État.
Manifestement tout n’allait pas comme prévu ni aussi vite qu’on avait espéré. Il fallait donc que les citoyens concernés s’en mêlent. Le cortège emmené par Aloyse Kayser se dirigea vers le bâtiment de la Chambre des députés, où les représentants de tous les partis se hâtèrent de donner leur accord aux cheminots. Ceux de droite ajoutaient cependant : à condition qu’ils ne se mêlent pas de la question dynastique.
Dans l’enceinte du Parlement, le député nationaliste indépendant Pierre Prüm avait eu vent de ce qui s’était discuté pendant la nuit. Il eut le coup de génie de proposer aux cinq députés du Parti populaire de reprendre à leur compte le compromis proposé pendant la nuit par le socialiste Luc Housse, à savoir la suspension de la grande-duchesse, celle-ci devant s’abstenir de faire usage de ses droits souverains dans l’attente du référendum qui devait statuer sur son destin. Cette manœuvre de dernière minute permit au gouvernement de retrouver la majorité qui lui échappait. L’abdication de la dynastie fut rejetée à une majorité courte de 21 voix contre 19 et trois abstentions, dix députés étant absents.
L’affrontement se terminait en demi-teinte. Pendant trois jours, les républicains avaient occupé seuls le terrain, sans rencontrer de véritable résistance. Le gouvernement reculait, cédait sur tous les fronts. La monarchie était ébranlée, mise entre parenthèses mais non abolie. Le gouvernement n’avait plus de majorité véritable mais il était toujours là. Le pays s’installait dans le statuquo, le provisoire, la paralysie, à mi-chemin entre plusieurs solutions contradictoires.
Les républicains s’étaient engagés sur le terrain glissant du parquet parlementaire avec ses alliances insolites et ses retournements subits. Tout était allé trop vite. Il devenait de plus en plus évident qu’il ne suffisait pas de remplacer à la tête de l’État une personne choisie pour sa naissance par une personne élue. La république devait faire son entrée dans les entreprises et dans la vie quotidienne. La crise dynastique était loin d’être résolue, la crise sociale s’annonçait. Après quatre ans d’occupation et de silence forcé, le temps de la fermentation était arrivé.