Les musées ont pour mission d’acheter des œuvres pour constituer une collection qu’ils montrent ensuite au public. Les Musées de la Ville de Luxembourg bien sûr n’échappent pas à cette pratique, d’autant plus que celle-ci est à l’origine des collections de la Villa Vauban avec nos mécènes nationaux du XIXe siècle, Eugénie Dutreux-Pescatore, Jean-Pierre Pescatore et Leo Lippmann. C’est donc du cinquième anniversaire de la réouverture de la Villa Vauban agrandie et modernisée que profitent les Musées de la Ville pour exposer, mais en centre-ville, au Ratskeller, quatre décennies d’artistes luxembourgeois. Ils sont à découvrir jusqu’au 1er février de l’année prochaine.
La première approche que nous avons eue lors de la visite, est que l’exposition est plaisante, voire qu’elle peut représenter un parcours didactique suivant l’accrochage proposé : « Figuration et œuvres organiques », « Abstraction et formes géométriques ». Cette catégorisation n’est cependant pas absolument nécessaire. Il nous semble plutôt que nous voyons là des expressions individuelles, meilleur dénominateur commun de fortes personnalités comme Fernand Roda, Patricia Lippert, Marie-Paul Feiereisen ou encore Roger Bertemes, pour ne citer que quelques-uns de « nos » artistes.
Dans l’exposition il y a aussi, outre les œuvres sur toile, des œuvres gravées sur papier et quelques sculptures. Ainsi de Betrand Ney, qui peut s’enorgueillir de deux œuvres exposées à Luxembourg, dans la Grand’Rue et au Parc Klosegrënchen. Mais revenons au terme générique de peinture, qui caractérise la pratique artistique en atelier. Les mediums de l’expression artistique se sont considérablement élargi – performances, installations, vidéo, photographie. Est-ce donc un hasard si la photographie, se retrouve mise en vitrine sur la rue du Curé ? Les représentantes de la jeune génération d’artistes, Sophie Jung et Jeanine Unsen, jouent de ce media pour « révéler » un certain regard, humoristique et critique sur les stéréotypes luxembourgeois…