Il ferme les yeux et se souvient. Chez lui, enfant, en région parisienne. La cuisine. La maman. Les odeurs. « Il y a des notes sucrées-salées, de curry, de curcuma, de beurre clarifié… ». À 29 ans, Simon Loutid n’a rien oublié. Et sans doute le goût des recettes développées aujourd’hui remonte-t-il à ces heures heureuses.
Mais avant que le jeune homme ne devienne, ici au Grand-Duché, Simon le financier, il aura fallu du temps. Des années et un chemin inédit. Avec son master en audit contrôle de gestion et reporting en poche, une carrière de contrôleur financier débutant à l’Université de Luxembourg, sa voie semblait toute tracée : une dose de chiffres, une pincée de tableau Excell. Sauf qu’un beau jour, le col blanc en a voulu plus. « J’avais besoin d’un travail qui offre plus de liberté et qui réponde à cette âme d’entrepreneur que j’avais en moi. » Il était l’heure d’oser, se lancer, bousculer les codes pour passer (et obtenir) un… CAP Pâtisser.
Un cursus pas commun, Simon le reconnaît mais, après tout, à chacun les ingrédient de sa vie. « Quelques années auparavant, au cours d’un volontariat en entreprise à Turin, je m’étais retrouvé avec un four juste pour moi. Ce que j’avais réussi à sortir comme gâteaux et le bonheur que cela m’avait apporté de confectionner, chauffer et sortir quelque chose de bon : c’est ce que je voulais retrouver ! »
Quelques mois de réflexions, histoire de soigner son concept, son marque et son image et de se trouver des partenaires. Quelques appels aux bonnes volontés pour le soutenir via une campagne de financement en ligne et déjà plus de 200 précommandes l’attendaient à l’heure d’ouvrir Simon le financier en septembre 2022.
« Financier » comme le business dans lequel il aurait dû évoluer. Mais surtout « financier » comme le succulent petit gâteau à base de poudre d’amandes et de blancs d’œufs dont il s’est fait une spécialité. En plus de ces pâtisseries, il propose aussi des cookies et des moelleux : voilà son fond de commerce. Il faut croire que ce trio est particulièrement savoureux puisque déjà ses pâtisseries sont distribuées dans une douzaine de points de vente au Luxembourg.
Les gourmands du Pall Center d’Oberpallen ont eu la primeur et depuis ses gâteaux s’arrachent… comme des petits pains. Il faut dire qu’en plus des saveurs, des textures et des cuissons, Simon a su mettre une touche particulière à ses préparations. Sa gamme ne contient ni conservateurs, ni additifs. Mieux, on y trouve un parfum de solidarité, d’humanité, de générosité clairement identifiable. C’est en effet au Bakatelier de la Ligue HMC (où travaillent des personnes en situation de handicap) que le pro du fournil a confié le soin de confectionner les gâteaux. Simon a calculé les justes dosages et transmis la fiche technique secrète de fabrication. « Cela collait parfaitement avec mes valeurs personnelles… ».
Reste maintenant à Simon le financier à conquérir plus de petites faims luxembourgeoises encore. Enthousiaste, il entend bien (dé)montrer que sa marque « peut faire rimer qualité, santé et plaisir ». Une poésie qui, au milieu de la farine, ne l’empêche pas de réentendre la réalité sonnante et trébuchante du chiffre d’affaires. « Résultat, en fonction des jours, je suis plus comptable que pâtissier et le lendemain l’inverse », rigole le bientôt trentenaire qui a déjà d’autres gâteaux sous sa toque. « Je suis généreux, je ne vais pas m’arrêter en si bon chemin ! »
Fermez les yeux à votre tour, inspirez et imaginez quels seront vos desserts favoris demain. Il se peut que Simon le financier ait la recette magique pour vous satisfaire.