Petit gâteau en forme de coquillage, dont on croque souvent l’emblématique bosse en premier, la madeleine nous ramène à l’enfance. À ces goûters pris sur la table de la cuisine, où l’on s’amusait à tremper notre madeleine dans un verre de lait… À cette époque où Proust ne nous disait encore rien, lui qui évoquait pourtant le premier, les douces réminiscences que ce gâteau lui suscitait. « Je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. » Aujourd’hui, la madeleine de Proust est devenue une expression emblématique pour évoquer ces petites choses qui nous évoquent l’enfance, sans forcément qu’elles aient un rapport avec le gâteau lui-même. Ce dernier pourtant, n’a de cesse de conquérir le palais des gourmands, génération après génération.
Originaire de Commercy, en Lorraine, la madeleine a été inventée dans les cuisines du château Stanislas. Le gâteau porterait ainsi le prénom d’une jeune femme, Madeleine Paulmier, servante de la marquise Perrotin de Baumont, qui en 1755, en réalisa pour le duc viager Stanislas Leszczyński. Face au succès de ce petit gâteau, ce dernier décida galamment de le baptiser Madeleine, du prénom de ladite servante. Depuis, la tradition perdure à Commercy. De la fin du XIXe siècle jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale, les voyageurs du chemin de fer, passant par la gare de la commune, se pressaient aux portières des wagons afin de contempler le spectacle insolite des vendeuses de madeleines portant de grands paniers d’osier, jouant des coudes au milieu de la foule et criant aussi fort qu’elles pouvaient le nom de la fabrique qu’elles représentaient.
Mais selon certaines sources, la madeleine pourrait également tirer son origine de celle du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. On raconte ainsi qu’une jeune fille nommée Madelaine aurait offert aux pèlerins un gâteau aux œufs, moulé dans une coquille Saint-Jacques, emblème du pèlerinage. Quoi qu’il en soit, la madeleine a traversé les âges et a su préserver sa popularité en restant fidèle à sa recette originale. Ces derniers mois d’ailleurs, ce petit gâteau réalisé à base d’œufs, de sucre, de farine et de beurre, signe un véritable retour en force. À la voir envahir les vitrines des plus grands pâtissiers, on penserait même que la madeleine est en train de détrôner le sacro-saint macaron dont raffolent les becs sucrés… Au citron, à la fleur d’oranger, au chocolat, fourrées à la confiture, surmontées d’un dôme crémeux ou joliment marbrées, les madeleines sont partout. Un kiosque les vend même encore chaudes, en cornet et en petit format, place de la… Madeleine, à Paris. Si vous ne connaissez pour l’heure que les madeleines signées Léa Linster, il est temps de découvrir d’autres variétés… ou alors, d’apprendre à les réaliser.
Ingrédients : 3 gros œufs200 g de farine150 g de sucre200 g de beurre fondu 1 sachet de poudre à lever (soit environ 11 g) 5 cl de lait - quelques râpures de citron ou une gousse de vanille grattée ou extrait naturel de vanille
Étapes : Beurrer et fariner les moules à madeleines ; dans un récipient mettre la farine en fontaine et ajouter la levure chimique ; ajouter les œufs et le sucre ; mélanger à nouveau et ajouter le lait ; continuer de mélanger au fouet et ajouter le beurre fondu, le zeste de citron ou la vanille selon votre choix ; verser la pâte lisse ainsi obtenue dans les moules, au trois quart de la hauteur, et laisser reposer trente minutes au frais ; cuire dans un four préchauffé à 200°C, entre cinq et huit minutes. Enlever les madeleines des moules avant le refroidissement.