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Édito

Gorby fans

Pierre Sorlut

Avec l’invasion russe de l’Ukraine, l’Occident a compris que la paix apportée par la construction européenne était menacée sur le Vieux Continent. Les dirigeants occidentaux se soucient maintenant de la résilience de la démocratie face aux résurgences autoritaires. Dernier motif d’inquiétude : L’élection en Pologne le week-end dernier du président nationaliste Karol Nawrocki, pas vraiment pro-européen, pas non plus pro-ukrainien, ce qui pourrait menacer la logistique du soutien à l’Ukraine. Mais depuis janvier, ce sont surtout les États-Unis de Donald Trump qui causent du souci aux démocrates. Si bien que, de ce point de vue, une formule retenue dans l’accord de coalition paraît spectaculairement désuète : « Dans cette nouvelle constellation géopolitique polarisée, l’Europe doit s’affirmer comme une force de stabilité. Une forte puissance de valeurs et d’intérêts. Ensemble avec les États-Unis et toutes les forces démocratiques de la communauté internationale. »

Dans son discours d’intronisation en avril, le nouveau Procureur général d’État, John Petry, avait passé au crible la séparation des pouvoirs, inquiété par les tensions entre exécutif et judiciaire chez l’Oncle Sam (mais aussi en Israël). Pour le Luxembourg, il s’était félicité des garanties d’indépendance offertes par la création en 2023 du Conseil national de la justice, mais avait aussi critiqué la possibilité pour le gouvernement de prononcer des directives de politique pénale. Le pouvoir législatif se presse aussi au chevet de la démocratie. Ou en tout cas il essaie. Claude Wiseler mène son democracy tour dans les écoles, comme ce mercredi au lycée Ermesinde à Mersch. « La plus grande menace pour la démocratie, c’est de penser qu’elle est une normalité, qu’elle est acquise. Il faut s’engager tous les jours pour la protéger », aurait dit le président de la Chambre selon le récit de chd.lu. Claude Wiseler et les élèves auraient aussi discuté de la démocratie participative et du droit de vote pour les étrangers. On y reviendra.

Le chef du Parlement a par ailleurs demandé à sa cellule scientifique de réaliser un stress test de la démocratie luxembourgeoise. L’étude est en cours d’élaboration. Pour patienter, chd.lu propose une série, « Figur vun der Demokratie », où les députés choisissent chacun leur icone. Yves Cruchten a d’abord honoré le social-démocrate Willy Brandt, initiateur de l’Ostpolitik annonciatrice de l’avènement démocratique à l’Est. Dans le deuxième épisode, le libéral Gusty Graas choisit Mikhail Gorbatchev, dernier dirigeant de l’URSS, « un homme incompris en son pays, mais un héros en Occident ». Un héros qui défendait âprement le système du parti unique face à Andreï Sakharov et qui s’est félicité en 2014 de l’annexion de la Crimée par la Russie. Et que dire de Fred Keup (ADR) qui rend hommage cette semaine au Général de Gaulle ? Ce dernier aurait « renforcé la démocratie », selon Keup, « pour que la France fonctionne » avec, note-t-il, le recours au référendum, un scrutin dans lequel, en 1969, il avait engagé sa responsabilité.

Voilà justement que l’on reparle de référendum, celui du droit de vote des étrangers, dix ans après le triple Neen, dont 78 pour cent de voix contre un élargissement du scrutin législatif aux non-Luxembourgeois. L’Asti, association pour le vivre-ensemble, a présenté lundi les résultats d’un sondage selon lequel les Luxembourgeois seraient dorénavant favorables à 58 pour cent au vote des étrangers après dix ans de résidence. Fred Keup, qui a gagné sa notoriété politique grâce à son initiative Nee2015.lu, croit savoir cette semaine sur X que les « études » donnaient aussi le oui vainqueur avant le scrutin de 2015. Pas vraiment. Le oui a plafonné dans les sondages TNS Ilres Politmonitor à 48 pour cent en février 2015 avant de tomber à 44 en avril, trois mois avant le scrutin. Or, 62 pour cent des votants considéraient aussi qu’il s’agirait d’une avancée démocratique que de donner aux étrangers, presque la moitié de la population, la possibilité d’élire les dirigeants du pays où ils élèvent leurs enfants. Mais ce serait diluer la voix des Luxembourgeois. Pas tellement, en fait. En 2015, l’Ilres avait estimé à 35 000 le nombre de nouveaux électeurs (selon les critères retenus). En 2023, 250 000 personnes sur 286 000 électeurs, s’étaient exprimées. Le droit de vote donné aux étrangers offrirait un vernis démocratique pour pas cher.

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