CD Too many Lovers de Metro

Vinyle synthétique

d'Lëtzebuerger Land du 01.04.2010

Il y a près d’un an, le quatuor dans lequel nombre d’observateurs voyaient l’une des formes les plus manifestes d’émancipation de la scène nationale de ces dernières années frôlait la dissolution. David André, guitariste maison, rejoignait l’écurie Miaow Miaow, emportant avec lui son savoir-faire, mais aussi ses influences. Une séparation « purement artistique, pas humaine » pour Mike Tock, batteur et cofondateur de Metro : « Nous étions arrivés à un point de rupture, notamment au moment de concevoir de nouveaux morceaux. Il y avait, clairement, une divergence dans les attentes, dans les couleurs que nous avions envie de travailler. Cette décision de prendre des directions différentes ne fut pas facile à prendre, mais, avec le recul, elle a permis à tout le monde de gagner en sérénité et en épanouissement artistique, » poursuit-il.

Malgré l’habille bricolage, dans l’urgence, d’une solution scénique qui permit aux trois rescapés de respecter des engagements tels que la Fête de la musique, le e-Lake ou le Festival Terres Rouges, Metro semblait alors marcher sur trois pattes. Une période de doute vite digérée. Mike Tock : « Nous avons non seulement retrouvé rapidement l’envie de composer, mais nous nous sommes surtout parfaitement accordés sur le virage à prendre. Nous avions envie de quelque chose de plus dandy, de plus rythmé, plus ouvert, plus… pop. En résumé, notre ambition est redevenue celle de faire danser les gens que l’on aime et qui nous suivent ».

« Dancefloor » est, effectivement, l’un des premiers qualificatifs qui s’imposent à l’écoute de ce quatre titres, à commencer par Attack of the American Girls. Inutile d’espérer une immersion progressive, c’est un synthé très New Order qui vous cueille dès le déclenchement du titre. La messe est dite, même si Olivier Treinen (chant), Mike Tock et Yves Stephany (basse) plaident pour la continuité. Mike Tock : « Bien sûr que c’est toujours Metro. C’est en tout cas le reflet du nouvel équilibre que nous avons construit à trois, en fouillant dans nos influences et nos envies ». Des références puisées jusqu’aux confins de l’électro et de la dance, avec cependant quelques regards en coin vers les 70’s. Mike Tock : « Nous voulions produire quelque chose sinon de plus simple, en tout cas de plus efficace et arrêter de nous torturer l’esprit ».

D’où le recours à des titres tels que Dr Love, modèle du genre, ou I Know I Can Never Really Make it up dans lequel le trio déroule une recette d’optimisme. Mais la véritable curiosité de cet EP reste probablement Kraut Controller, morceau que l’on croirait extirpé des archives d’Hextatics, jusqu’à ce que la voix d’Olivier Treinen intervienne pour oser le rapprochement avec un Underworld. Mike Tock : « Olivier joue beaucoup plus avec sa voix. Avec le départ des guitares, il a gagné en espace et en liberté ».

Astreints à jouer « au clic », les Metro affichent plus de mordant que jamais et lorgnent vers l’étranger. « Cela a toujours été notre ambition, mais avec ce vinyle, nous pensons avoir les moyens d’attirer quelques regards. En même temps, nous n’en faisons pas une obsession. Nous sommes d’éternels adeptes du DIY. Ce disque n’est d’ailleurs produit qu’à 500 exemplaires, mais si la demande est là, nous en commanderons d’autres. Il est également important de préciser qu’il est livré avec un CD gratuit des mêmes titres, pour des raisons évidentes d’utilisation. En attendant de voir comment il sera accueilli et, surtout, comment les morceaux seront perçus en live, nous continuerons à explorer de nouvelles voies avec, en tête, un leitmotiv : ‘La musique, c’est avant tout du fun’ ».

Too Many Lovers, vinyle quatre titres disponible en bacs ; www.myspace.com/aboutmetro
Alexis Juncosa
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