Le Familienguèfil a été secoué un peu à Redange-sur-Attert, à l'inouïe brasserie. Redange devient un endroit nuitamment célèbre, de grands hommes y sont nés, une nouvelle bière s'y brasse, d'autres évènements s'y trament - en mai, cela va se renouveler : Musikalisches Kabarett - Mady [&] Shlomit,ou Viele, viele kleine ich's,une occasion de partager les impressions de deux destins que rien ne rassemble, sauf l'envie commune d'être sur scène.
Mady Durrer et Shlomit Butbul ont mis en commun leurs souvenirs (mes amis, mes amours, mes emmerdes, chantait Charles Aznavour). Elles font donc état de leurs envies communes et variées, descriptive et brillante, l'incarnation des chansons dont chacun a une ou deux lignes en tête. Chantant et dansant, des mains, des yeux, des pieds, des cheveux, mélangeant le luxembourgeois, l'hébreu, le viennois et le yiddish, l'anglais et un Milord dans un aller-retour assez salubre, ce sont donc leurs vies qu'elles égrainent.
Les sonorités de l'Europe orientale, mélange d'allemand du Haut Moyen-Âge, d'un peu de vieil allemand et de quelques réminiscences de vieux français et de vieil italien, de noms et de locutions hébraïques et de dialecte local - pas très loin du luxembourgeois, somme toute.
Le yiddish, selon Leo Rosten, est un Robin des bois linguistique, il vole les riches pour donner aux pauvres, il pille ses hôtes sans hésitation et leur offre la pension complète, sans tenir compte ni de généalogie ni de fidélité, ou le vitz qui annonce « je parle dix langues - chacune d'elles en yiddish », une langue qui n'ôte jamais sa langue de sa joue (with the tongue in the cheek, expression ironique).
Bref, ayant d'abord avec Claude Mangen, rédigé chacune ses étapes-phares, Mady Durrer et Shlomit Butbul, ont, à tour de rôle, travaillé avec lui. Les chansons choisies étaient les premières qui devaient faire tenir les épisodes.
Les souvenirs religieux, gustatifs, familiaux dans un rythme soutenu sans flancher par le pianiste George Letellier. Le conservatoire à Luxembourg ou le service militaire à Haïfa cela se termine, danse rituelle, volontiers par un mariage. D'excessives joies virant à des déconfitures bien prosaïques, toutes ces petites ich sont drôlement bien gshmiissen.
Mady [&] Shlomit : Viele viele kleine ich'sà la Brasserie L'Inouï, 67, Grand-Rue à L-8510 Redange/Attert ; avec Mady Durrer, Shlomit Butbul et George Letellier ; concept et mise en scène : Claude Mangen ; prolongations les 2, 3, 8, 9 et 10 mai à 20 heures ; téléphone pour réservations : 26 620 231 ; fax. : 26 620 232 ; Internet : www.inoui.lu