« Et geet lo déck duer ! »

« Et soll net ze laang daueren. T’ass jo nëmmen eng ganz kleng Manif », glisse le président de la CGFP, Romain Wolff, avant de conclure son discours ce mercredi devant la Chambre. Le piquet « symbolique » contre la réforme des retraites rassemble environ 300 personnes, issues de la direction élargie de la confédération. On a l’impression d’assister à un exercice obligé. La Confédération y a appelé dans sa feuille de liaison Fonction publique, en face d’une demi-page de publicité pour « Lux Voyages CGFP » intitulée « L’évasion est proche ». Une page plus loin, le lecteur trouve d’autres offres de CGFP Services, à commencer par des compléments de retraite : « Für eine sorgenfreie Pension ». Devant la petite estrade montée pour l’occasion et entourés de trois caméras RTL, se tiennent des députés du LSAP, des Pirates et de Déi Lénk ainsi que deux parlementaires DP (Gilles Baum et Gusty Graas). Les élus CSV Marc Spautz, Charel Weiler et Claude Wiseler se tiennent, eux, un peu à l’écart.
Romain Wolff fustige de manière répétée « l’arrogance » d’un gouvernement qui n’aurait pas reçu de mandat pour une réforme des retraites. « S’ils avaient voulu en faire un Top Thema, alors ils auraient dû le faire avant les élections ». Le dialogue social serait factice : « There’s no business like show business ! » Wolff s’efforce de réparer la cassure avec le front syndical, à la manif duquel la CGFP a refusé d’appeler, mais avec laquelle elle se dit « solidaire » : « On ne retient personne de participer le 28 [juin] ! ». Interrogée vendredi dernier par le Land sur ses relations tendues avec la CGFP, Nora Back assurait qu’il n’y avait pas de « rupture durable ». Vêtus de t-shirts rouges, une trentaine de permanents et de délégués de l’OGBL sont présents ce mercredi. (On aperçoit également une discrète délégation de cinq vestes vertes du LCGB.) Romain Wolff annonce qu’il se rendra à la réunion au ministère d’État le 9 juillet. Mais si le gouvernement continuait à montrer « d’kaal Schëller » et ne revenait pas à « un vrai dialogue social », la CGFP serait prête à d’autres actions. Et de conclure par un classique « affaire à suivre ».