« Nous sommes prêts au niveau du réseau, nous attendons encore une solution définitive au niveau des téléphones – explique le directeur général de Tango, Alex Zivoder, au sujet de l’UMTS. Le Luxembourg s’apprête donc à entrer définitivement dans l’ère de la fameuse troisième génération (3G) de la téléphonie mobile. Il ne faudra pas pour autant s’attendre à un « big bang ». « Il s’agira d’une évolution, pas d’une révolution, » tempère Alex Zivoder. Le choix des téléphones « 3G » reste ainsi limité. « Nous sommes tributaires des fabricants, » regrette Christophe Goosens, responsable marketing. Tango se concentre pour l’instant sur un modèle de Sony-Ericsson. Le logiciel du téléphone pose encore quelques problèmes à régler. « Nous ne voulons pas décevoir au lancement, explique Alex Zivoder la retenue quant à une date définitive. Ce serait mauvais pour nous et mauvais pour l’UMTS en général. » Le « 3G » visera dès le début le marché de la voix alors que, chez Vodafone Allemagne par exemple, on a préféré introduire l’UMTS via les services Internet pour ordinateurs portables. Chez Tango, encore dubitatif sur la qualité des cartes PC, ce n’est prévu que dans une deuxième phase. Surtout la meilleure qualité du son, la rapidité des services de données et l’introduction de nouveaux services comme la vidéotéléphonie sont supposés convaincre les clients. En attendant, le deuxième réseau GSM du Luxembourg n’a pas chômé. Plutôt qu’attendre l’arrivée de Vox Mobile, Tango a préféré passer en mode d’attaque. L’abonnement de Tango (il n’y a plus qu’une formule) a été réduit de douze à six euros par mois, y inclus trente minutes d’appel gratuites. Le prix des communications reste à 12 cents. Pour les cartes pré-payées, Tango a augmenté le bonus pour chaque minute d’appel reçu à deux cents. « Nous attirons de nouveaux clients et réduisons la perte de clients, » se réjouit Alex Zivoder, surpris que la concurrence n’ait pas encore réagi. Quant à la nouvelle concurrence de Vox, Alex Zivoder ne s’inquiète pas trop : « Nous avons une parade pour chacun des modèles imaginables. » Pour Tango, cette action marque le retour commercial d’une société pendant plusieurs mois occupée davantage par sa vie intérieure. L’opérateur est rentré dans le rang du groupe Tele2, où il disposait jusqu’ici d’un statut à part. Fidèle à la philosophie des Suédois, les structures ont été allégées au maximum. Sur un an, le personnel est passé de 65 personnes à quarante. L’ancienne équipe dirigeante est passée presque en entier chez Vox Mobile, le nouveau projet de Jean-Claude Bintz et Pascal Koster, longtemps les visages publics de Tango. La recherche de la rentabilité maximale a cependant aussi produit des ratés. Il y a six mois encore, les points de vente de Tango à Luxembourg, Esch et Bertrange ont été jugés obsolètes car déficitaires. Après les licenciements d’alors, on a décidé de les rouvrir : question de service au client. La lente introduction de la marque « Tele2 Mobile » a de même été étouffée. Tango restera Tango. L’opérateur annonce 196 000 clien-ts (dont une majorité de clients prepaid) et estime sa part de marché à cinquante pour cent. Chez Tango, on ne veut pas entendre parler d’un marché saturé. Si les personnes ont changé, les idées sont restées les mêmes : le monde sera mobile. « La croissance viendra de la substitution du téléphone fixe par le mobile, assure Alex Zivoder. Je suis toujours à nouveau étonné de la croissance du trafic sur notre réseau. » Un autre élément est le trafic Internet qui passera de plus en plus sur le mobile, même si chez Tango on parle du long terme. L’UMTS n’aurait ainsi son véritable impact qu’à un horizon de cinq ans. « Le mobile a beaucoup d’années de croissance devant lui, » explique un directeur général convaincu. jls
Catégories: Télécoms
Édition: 06.05.2004