Le coup d’envoi de l’année culturelle 2022 sera donné dans environ 500 jours, c’est-à-dire dans seize mois. Les organisateurs (se) rassurent et avancent pour finaliser les chantiers tant au niveau du contenu (on lit pourtant tant de « titres de travail » et de « sera finalisé dans les semaines à venir », y compris dans la communication officielle) que pour les murs. Le pôle d’attractivité sera centré sur Esch-Belval, où les bureaux du staff devraient être finalisés d’ici février (c’est la tour de container avec les fenêtres rondes que l’on voit sur les images) et où plusieurs bâtiments industriels accueilleront des évélements tout au long de l’année. Le bâtiment Massenoire (qui a abrité les équipements de fabrication de la masse de bouchage du trou de coulée, à base de goudron appelée masse noire) ne doit connaître que quelques aménagements « cosmétiques » (notamment au niveau des tôles ondulées rendues opaques par le temps). On pourra y voir deux intéressantes expositions autour de recherches sur l’histoire de la région et de ses citoyens et sur les frontaliers.
En revanche, le bâtiment Möllerei, futur centre névralgique des activités, est encore loin de son achèvement. Ce hall de 26 mètres de haut, datant de 1910 servait à la préparation de minerai de fer et des charges de coke pour le haut fourneau voisin. C’est là que se tiendront les quatres grandes expositions qui ponctueront l’année autour de notre rapport à l’identité, la nature, la science ou l’Europe. Expositions d’arts numériques, électroniques et interactives à grands coups de projections, images de synthèse, environnements sonores, immersions 3D, qui voilent l’absence d’œuvres tangibles er réelles ou d’artistes à proprement parler.
Une passerelle reliera la Möllerei à la terrasse des hauts fourneaux et à cet autre nouveau lieu qu’est le Plancher des coulées. C’est là qu’une scène et des gradins seront installés en été pour un festival de danse contemporaine prévu par le TROIS C-L et le Luxembourg Collective of Dance.
Une importante partie du programme attend encore d’être dévoilée: celle conçue et apportée par les porteurs de projets qui ont répondu à l’appel. Sur 600 projets envoyés, 140 ont finalement reçu le blanc-seing d’un financement (à hauteur de cinquante pour cent maximum) et d’une intégration au programme. « Les projets ne se réduisent pas à une liste », justifiait Françoise Poos, directrice de la programmation, pour ne pas en dévloiler la teneur. Il appartiendra à chacune des institutions partenaires, des associations ou artistes concernés de tirer leur épingle du jeu pour communiquer et faire connaître leurs programmes. Tout juste sait-on que 18,1 millions d’euros y seront consacrés (contre quinze pour les projets culturels propres de l’ASBL Esch 2022) et que les contrats « seront signés prochainement ». Le prochain rendez-vous est fixé au 17 décembre. Il faut décidément faire preuve de patience pour tirer les fils de la bobine de cette année culturelle.