Les ordres sont les ordres. En l'absence du ministre de la Justice, Luc Frieden (PCS), aveugle et sourd aux protestations publiques, la police continue à exécuter les ordres d'expulsion de demandeurs d'asile déboutés du statut de Genève. Mardi matin, 28 septembre, la famille serbe originaire du Sandjak - le père, la mère et trois enfants de 8, 9 et 12 ans - pour laquelle une manifestation spontanée avait été organisée devant la Galerie Kons le 14 août dernier, a été expulsée par avion, accompagnée de deux célibataires. Alors que l'ADR et le PCS soutiennent les démonstrations de force du gouvernement, rappelant que la décision d'expulser a été votée à grande majorité par la Chambre des députés en mars dernier, le Comité pour le respect des réfugiés et contre les retours forcés invoque la clémence des décideurs, rappelant que Caritas avait adressé une requête de régularisation extraordinaire au ministre pour cette famille ainsi que neuf autres, compte tenu de leur situation difficile. Dans le cas présent, le mari est déserteur, le frère de la femme a été assassiné au Kosovo ; habitant à une vingtaine de kilomètres de la frontière kosovare, la famille était arrivée 24 jours seulement après la date butoir fixée aléatoirement par le gouvernement pour les régularisations. Le ministre n'a jamais réagi aux lettres de Caritas.
josée hansen
Catégories: Refugies et immigration
Édition: 23.08.2001