Malgré le volontarisme affiché de la nouvelle ministre de la Culture Sam Tanson (Déi Gréng), le budget de la Culture n’atteint toujours pas le un pour cent des dépenses de l’État souvent affiché comme ambition, mais seulement 0,82 pour cent – moins que le tout nouveau département de la Digitalisation de Marc Hansen (DP). La Culture, elle, aura à sa disposition 145 millions d’euros – et elle pâtit de se voir amputée du très cher Commissariat à l’enseignement musical (14,2 millions d’euros de dépenses à lui tout seul), qui a migré vers le ministère de l’Éducation nationale. Néanmoins, le budget du ministère de la Culture augmente de quinze pour cent par rapport à l’année dernière, une augmentation dont profitent tous les instituts culturels, surtout la Bibliothèque nationale (plus 1,15 million, à 6,4 ; c’est vrai qu’elle aura de nouveaux frais avec son déménagement) ou le Musée national d’histoire et d’art (plus
1,6 million à 9,34), ainsi que certains établissements publics, parmi lesquels il faut surtout souligner l’augmentation substantielle de la dotation du Mudam de presque un million d’euros à huit millions. Sinon, le budget d’État a dû être bouclé trop tôt pour que les nouveaux responsables politiques puissent véritablement y imprimer leur marque. Tanson fait actuellement le tour du secteur par des visites sur place.
Dans le budget ordinaire, on remarquera encore la mise à disposition d’une enveloppe budgétaire de 300 000 euros pour la mise en place du Plan de développement culturel (Kep, dont la stratégie de suivi sera présentée le 21 mars), le versement de la première tranche de quatre millions d’euros pour la participation de l’État à l’asbl Esch 2022 – Capitale européenne de la culture, ou un crédit pour la réalisation, par le Luxembourg Institute of Social Economic Research, d’une enquête statistique nationale sur le secteur culturel, données qui font si cruellement défaut (371 122 euros). Même s’il n’est pas du ressort de Sam Tanson, mais de Xavier Bettel (DP) en sa qualité de ministre des Médias, il faut aussi souligner l’augmentation tant attendue de la dotation étatique du Film Fund, de 33,9 à 37 millions – avant même que soit publiquement discuté l’audit commandité l’année dernière.
Quelques bonnes nouvelles sont aussi à signaler du côté des investissements dans de grands projets : les Rotondes restent inscrites dans le planning, avec 18,5 millions d’euros, notamment pour la rénovation de la Rotonde 2, toujours pendante ; 36 millions d’euros sont prévus pour le réaménagement de l’actuelle Bibliothèque nationale, on ignore encore en quoi ; 25 millions pour la rénovation de la Villa Louvigny, dada de la ministre, et quinze millions d’euros pour l’extension du foyer et de l’accueil de la Philharmonie. Mauvaise nouvelle par contre pour les défenseurs du patrimoine industriel : le mot-clé « halle des soufflantes » ne génère qu’une seule réponse dans le budget pluriannuel : mais il s’y agit de celle de Differdange et non celle de Belval, qu’aimerait utiliser l’asbl Esch 2022. jh