Plan hospitalier

Quoi de neuf, Docteur ?

d'Lëtzebuerger Land vom 03.08.2000

Le diagnostic ne sera rendu qu'en septembre. Bien que le moratoire dût être levé avant le mois d'août, le gouvernement, et surtout le ministre de la Santé Carlo Wagner, ne rendront leur décision qu'après les vacances. Tel qu'il a été retenu pour l'instant, le plan hospitalier répond exactement à celui qui fut présenté et discuté une première fois au Conseil des ministres le 7 juillet dernier (cf. la présentation du nouveau plan hospitalier « Changements imprécis » dans d'Land n° 26/00 et le projet sur www.land.lu). Il s'agit donc d'un plan avec plusieurs inconnues : certaines décisions ne sont pas encore prises et « feront l'objet de concertations et d'avis pour lesquels partenaires, communes et hôpitaux seront consultés ».

La plus spectaculaire de ces inconnues, du moins celle qui retient pour le moment le plus d'attention, est le site qui devra accueillir le futur Centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation. Alors que sous l'ancienne majorité, le site de Dudelange avait été retenu, l'arrivée au pouvoir du parti libéral a remis sur les rangs le site de Hamm. Rien ne laisse pour l'instant présager lequel des deux emplacements possède les faveurs du gouvernement qui a classé ce point « top secret ».

Mais un autre service national attend lui-aussi toujours une décision : le Centre national de néonatologie intensive. Le Conseil de gouvernement du 28 juillet a constaté « une insuffisance dans le domaine de la néonatologie intensive ». Le projet du plan hospitalier mentionne, lui, sous le point 3.1.2. que « Les besoins de la population en établissements hospitaliers spécialisés sont suffisamment couverts par les établissements existants, sauf dans le domaine de la néonatologie intensive. Il n'y a dès lors pas lieu à création de nouveaux établissements hospitaliers spécialisés, sauf l'exception précitée ». Or, le domaine de la néonatologie est un des enjeux majeurs pour que le projet de l'Hôpital du Kirchberg, dont les promoteurs sont l'Hôpital Ste Élisabeth et la Clinique Sacré Coeur, puisse accueillir la Clinique privée Dr Bohler - sans service de néonatologie à proximité, une maternité ne peut pas fonctionner. Un ancien accord prévoyait le partage du service de néonatologie entre le Centre hospitalier (auquel est affilié la Maternité Grande-Duchesse Charlotte) et l'Hôpital du Kirchberg. Ce partage avait été vilipendé par les spécialistes, car la faible fréquence des cas de néonatologie intensive ne cautionne pas la scission de ce service. En découplant maintenant la néonatologie générale (qui peut être offerte dans tout hôpital principal) de la néonatologie intensive (qui sera un service national dont devrait hériter le Centre hospitalier), il semble qu'une solution a été trouvée pour que l'intégration de la Clinique Dr Bohler dans l'Hôpital du Kirchberg puisse quand même avoir lieu.

En même temps que la version finale du plan hospitalier sera présentée (à moins qu'elle ne sera reportée une nième fois), les pourparlers entre le ministère de la Santé et l'Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) concernant le conventionnement des médecins devraient reprendre. Pour les syndicats, si les médecins obtiennent gain de cause et la médecine sera libéralisée, une médecine à plusieurs vitesses et la fin du système de protection sociale en seront les conséquences. Le ministre dit vouloir régler le problème tout en « assurant que la qualité du service, au Luxembourg, restera la même pour chaque patient ».

La rentrée sera donc chaude pour le ministre Wagner qui se voit opposé au parti socialiste en ce qui concerne sa préférence à peine cachée de choisir le site de Hamm pour le Centre de rééducation, opposé au partenaire de coalition PCS en ce qui concerne sa volonté de réduire le projet du « très grand » Hôpital du Kirchberg et même contesté au sein de son propre parti en ce qui concerne les revendications de l'AMMD, proche du PDL.

 

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