"Je n'ai pas trouvé d'alliés dans l'ALEJ (l'association des éditeurs de journaux, ndlr), explique Alvin Sold, directeur d'Editpress, maison éditrice e.a. du Tageblatt. C'est pour ça que je me tourne vers vous pour arrêter ce projet de loi, c'est la dernière chance que nous ayons pour éviter le pire." Une collègue allemande du woxx, Ines Kurschat, interroge le comité, demande si c'est normal au Luxembourg que le patronat prenne la parole dans une telle assemblée générale d'un syndicat. Le président doit avouer que ce n'est pas expressément défendu par les statuts. Et Danièle Fonck demande de n'être considérée dans ce cadre que comme simple journaliste, qui "cotise depuis longtemps." Puis Jean-Claude Wolff lit la liste des nouveaux membres, dont... Alvin Sold !
Voilà un "best of" de l'assemblée générale de l'ALJ, l'association luxembourgeoise des journalistes, lundi, véritablement prise en otage par le groupe Editpress, dont toutes les troupes furent mobilisées pour faire capoter l'ancien comité. Car, avec quelques années de retard, sur la dernière ligne droite avant le vote tant attendu de la réforme de la loi sur la presse, le directeur du Tageblatt a découvert le texte et remarqué que les journalistes y avaient des droits en tant qu'auteurs. Depuis lors, il a lancé une guerre contre le projet, et pour la gagner, explique aux journalistes que c'est pour leur bien à eux qu'il fait ça. La stratégie de reprise en main de l'ALJ n'a marché qu'à moitié, dans le nouveau comité de treize (!) membres, Editpress est resté minoritaire. Néanmoins, il veut s'atteler à la tâche de reprendre le projet de loi sur le métier et d'éviter qu'il passe la Chambre des députés avant les élections. Les ministres de tutelle doivent être morts de rire !