Le CNA en ligne

Le web, troisième chantier du CNA

d'Lëtzebuerger Land vom 28.08.2003

Des images animées fixées sur acétate aux «frames» du MPEG, des tirages argentiques aux images numériques et des vinyles aux fichiers son, le Centre national de l'audovisuel a entamé ces dernières années une longue marche vers le numérique qu'un tout nouveau site web, mis en ligne au début de l'été à l'adresse www.cna.lu, vient appuyer et compléter.

La mise en place de ce site s'inscrit dans une démarche cohérente, dans laquelle la digitalisation des supports audiovisuels gérés par le CNA sert à la fois à garantir leur pérennité et à faciliter leur consultation par le public, que ce soit dans ses murs réels ou virtuels ou à travers l'acquisition de copies.

Dépositaire des supports analogiques des oeuvres audiovisuelles produites au Grand-Duché, mémoire d'un siècle d'images et de sons, le CNA n'avait pas jusqu'ici de site sur la Toile. Il était donc logique que cette institution comble cette lacune et profite des possibilités d'un comptoir électronique pour accompagner sa démarche de digitalisation. Mais ce ne fut pas sans mal. Pour commencer, l'institution, rattachée au ministère de la Culture, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, était soumise à la charte graphique définie par le gouvernement pour ses sites web, qui interdit par exemple les pop-ups. Ceci n'allait pas de soi, reconnaît Viviane Thill, du département Film. 

Finalement, avec la firme Cap Gemini, chargée de la réalisation du site web, un compromis entre les contraintes définies par e-Lëtzebuerg (voir sous www.e-letzebuerg.lu la Charte de normalisation de la présence sur Internet de l'État, un document de 176 pages!) et les besoins spécifiques du CNA a été dégagé, et une présentation aérée, bien moins austère que celle des ministères et autres institutions étatiques, a pu voir le jour. 

Évidemment, il était impossible de brûler les étapes, et voilà donc le CNA, déjà engagé dans deux gros chantiers, celui de la digitalisation de ses archives, en partenariat avec BCE, filiale de RTL, et celui de la construction de son nouveau bâtiment à Dudelange, confronté à un troisième défi: celui de la mise en ligne progressive d'un contenu qui se veut ambitieux. 

Ainsi, en plus de ses actualités, de ses archives et de la description du contexte réglementaire encadrant la production audiovisuelle, le CNA a voulu se doter d'un e-shop ­ le premier d'une institution gouvernementale luxembourgeoise, précise Viviane Thill. On peut y commander par exemple des cassettes vidéo au format VHS, mais aussi des DVD, par exemple le Club des chômeurs, au prix de 29,90 euros, dont Viviane Thill précise qu'«il se vend bien». Une cinquantaine de films figurent actuellement au catalogue de ce site d'e-commerce, accessible directement.

Le catalogue des films n'est pas encore terminé: à terme, on pourra consulter sur le site les fiches de quelque 400 films, chiffre appelé à augmenter puisque le CNA prévoit d'alimenter cette liste avec les descriptions des nouvelles productions et coproductions luxembourgeoises. Autre projet ambitieux: le CNA entend produire et mettre en ligne sur son site de petits reportages vidéo sur les tournages en cours au Luxembourg. 

Côté photo, www.cna.lu propose d'ores et déjà un beau dossier sur l'exposition Family of Man d'Edward J. Steichen, qui raconte son succès durant les années 1950 et 60 et son installation au château de Clervaux où elle est visible depuis 1994. On peut s'y livrer à une visite virtuelle de l'exposition à l'aide du plug-in Quicktime.

Pour informer les internautes de l'état d'avancement du bâtiment qui doit l'accueillir à partir de 2005, qui sera aussi le Centre culturel régional de Dudelange avec l'École régionale de musique, le site propose une vue actualisée toutes les cinq minutes du chantier, depuis le Château d'eau qui le surplombe. 

D'ici quelques mois, lorsque le stade initial de la construction aura été dépassé, l'internaute pourra comparer la silhouette de l'édifice en devenir aux maquettes des architectes, également présentées sur le site.

 

 

 

 

Jean Lasar
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