Sous la férule de son auteur compositeur attitré, Eric Rosenfeld, Versus You poursuit sa route et entame une mue, qui pourrait s’avérer décisive. À plusieurs occasions dites cruciales, le quatuor a, en effet, prouvé son indéniable statut de bête de scène, capable d’électriser les foules de plus en plus nombreuses (et jeunes). Cette deuxième plaque qui s’intitule This is the sinking le clame d’ailleurs haut et fort : la formation vient de passer un cap.
Ce qui frappe au premier abord, c’est une production plus ample que par le passé, qui permet aux guitares de se faire tour à tour majestueuses ou assassines. D’autre part, les tempi soutenus et punky qui se taillaient la part du lion sur le précédent Marathon ont été laissés de côté et ne resurgissent que le temps d’un bref Weak. Cette option permet de faire ressortir les nuances des compositions qui gagnent ainsi en conviction et en assurance. Si Versus You avait tendance, à juste titre, de préférer l’urgence, la formation se met à lorgner avec de plus en plus d’insistance vers une certaine idée de la powerpop sous son versant US avec quelques chœurs de-ci de-là, qui ne sonnent pas comme des hooligans imbibés.
À la recherche du refrain qui tue et du chorus qui met tout le monde d’accord, Versus You fait souvent mouche, non sans tomber dans une certaine facilité à quelques occasions coupables. Cette évidence mélodique leur a déjà ouvert les portes des radios luxembourgeoises (pour preuve, ils trustent le haut du hitparade de la station Eldoradio).Car le songwriting s’est affûté et prend de l’ambition tout en payant son tribut aux principales influences du groupe : la période charnière pour la scène alternative US du début des années 1990 jusqu’à l’explosion médiatique de Nirvana. D’ailleurs, les compositions doivent beaucoup à Kurt Cobain, mais également à l’un des parrains qui a certainement aussi dû biberonner l’enfant terrible du grunge : Bob Mould, à travers ses premières incarnations (Hüsker Dü et Sugar), avant de virer DJ reconnu de la communauté gay à Washington DC. En effet, ses deux figures tutélaires constituent le principal ancrage de l’album qui lorgne parfois aussi sur Weezer (The hotel room) voire les Lemonheads comme sur Wrote you a letter.
[lt]p[gt]Par contre, si le chant d