Ceux qui l’ont connu jeune, évoquent un garçon timide, à l’écart, « une victime » avec qui personne ne voulait jouer au foot. À une semaine du second tour des municipales, il a pu mesurer son nouveau pouvoir : « Ce qui a été notable, c’est le changement radical d’attitude de la part de jeunes racailles maghrébines et turques. Alors qu’elles se montraient agressives et insultantes avant le 23 mars, dès le lendemain, lorsque nous les croisions, elles baissaient la tête ». Quelques jours plus tard, le 30 mars, Fabien Engelmann, candidat du Front national (FN) remporta les municipales de Hayange, une ville de 16 000 habitants à quinze minutes de la frontière luxembourgeoise. Ce mardi, devant le bureau du nouveau maire, des quémandeurs attendaient d’être reçus en audience.
Au journaliste venu du Luxembourg, il sert le discours frontiste ready-made : les boucheries hallal, « l’idéologie de l’islam dangereuse pour la démocratie » et « l’utopie internationaliste qui met en concurrence déloyale les travailleurs. » Fabien Engelmann, 34 ans, ouvrier communal dans la commune voisine, est un paradoxe ambulant : défenseur passionné des animaux (tendance Brigitte Bardot), mais représentant d’un parti qui propose un référendum sur la réintroduction de la peine de mort ; pour les commerçants, mais à condition qu’ils ne vendent pas des kebabs. Paradoxal, son parcours politique l’est aussi. Adolescent, il passe d’une famille de témoins de Jehova à la secte trotskiste Lutte ouvrière (LO), puis à une autre branche de la Quatrième Internationale, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), avant d’atterrir, via le groupe d’extrême droite Riposte laïque, au FN. Ce qui cimente sa Weltanschauung, c’est l’islamophobie.
En 2012, il crée une section FN dans la vallée de la Fensch. Commence alors la réisistible ascension de Fabien E. Il est rapidement adopté par le cénacle parisien de Marine Le Pen et intègre le bureau politique national. Dans son autobiographie, sortie quelques semaines après son élection (Du gauchisme au patriotisme – Itinéraire d’un ouvrier élu maire de Hayange), il décrit « la grande discipline » qui régnerait dans ces réunions : « C’est elle la chef et pas question de tergiverser. » Marine Le Pen, « une Gauloise », le fait penser, « d’une certaine façon, à un Jean Jaurès des temps modernes ». En janvier 2014, il ouvre une permanence du FN dans la rue principale de Hayange et commence à labourer le terrain pour les élections municipales. Il fait les marchés, distribue des tracts contre la consommation d’alcool près du Match du centre-ville et contre la mendicité agressive, lance des rumeurs malveillantes sur les réfugiés accueillis à Hayange (désignés sous le nom générique « les Kosovars »).
Grâce à l’abstention, grâce aussi à trois listes concurrentes qui n’ont pas réussi à se mettre d’accord et à se rallier derrière un candidat commun au second tour, le vote de 2 290 Hayangeois (sur 12 000 inscrits), aura suffi à faire tomber Hayange dans le giron du FN. Engelmann veut faire du local hayangeois un « point de ralliement pour toute la vallée ». Dans le café Le Rétro, qui jouxte la centrale frontiste, un jeune infirmier, qui travaille à la Clinique Ste Marie à Esch-sur-Alzette, est dégoûté. Pour décrire l’implantation du FN dans sa ville natale, ce fils de boucher et militant de gauche a recours à une métaphore médicale : « C’est une maladie opportuniste qui s’immisce dans les territoires immunodéprimés. »
Niché au creux de la vallée de la Fensch, Hayange évoque les villes du Minett dans un univers parallèle, où la monoculture de la finance n’aurait pas succédé à celle du fer. Façades grises, magasins fermés, les bâtiments les plus récents datent des années 70 et ont mal résisté au temps. Au sommet d’une des collines boisées qui entourent la ville, se dresse une Vierge Marie en fonte. Une allégorie à peine voilée du règne paternaliste des de Wendel sur la vallée. À la sortie de la ville, à quelques mètres des hauts fourneaux qui rouillent debout, on trouve leur ancien siège : une ruine d’un splendide château du XVIIIe siècle bâti autour d’une cour intérieure. Les volets sont tirés, entre les pierres poussent les herbes sauvages. Le fronton en pierre célèbre le progrès et l’industrie : une roue dentée, une enclume, le bâton d’Hermès, dieu du commerce. Pendant un bref instant, on pense être devant le palais de l’Arbed, avenue de la Liberté. Au milieu du fronton, l’horloge s’est arrêtée sur le coup de 10 heures 29.
Les vallées usinières lorraines vivent depuis quarante ans à l’heure du déclin. Le « plan acier » adopté en 1984 sous Mitterrand sonne le glas de la sidérurgie lorraine, devenue synonyme d’échec. Dans les vallées du fer lorraines, ces étroits sillons industriels qui s’étendent sur plusieurs dizaines de kilomètres, c’est le début du désamour avec la gauche. « La gauche ? En 1981, j’y ai cru dur comme fer, puis j’ai compris », dit un ancien sidérurgiste reconverti en technicien et qui travaille aujourd’hui à Diekirch. Devant la mairie de Hayange, on a fait ériger une sculpture qui représente un homme qui s’extirpe d’une cage faite de tubes d’aciers. Le titre de l’œuvre : Éloge du futur.
Lorsqu’on interroge les habitants de Hayange sur les raisons du vote FN, les mêmes éléments de réponse reviennent : la fin des urgences et du bloc opératoire de l’hôpital de Hayange, la fermeture de Florange quelques kilomètres plus loin, et encore et toujours les promesses brisées par la gauche. Un vote qui exprimerait le ras-le-bol, plus que l’adhésion. Au Café Balance, un bar « de gauchos » dont le mur est orné par un poster de Che Guevara, le patron estime que le vote FN, « c’est pas un vote raciste, c’est un vote bête ». « Les gens ont voté FN pour faire peur, mais ne pensaient pas qu’il allait passer », résume son fils, lycéen à Fameck.
Sur le chemin de retour du château des de Wendel, nous croisons un retraité, ancien sidérurgiste. Aux élections il vote « parfois à gauche, parfois à droite ». Pour les municipales, il a basculé du côté du FN, « mais entre la droite et le FN, estime-t-il, il y a des choses qui se ressemblent ». Le FN aurait changé, dit-il, « à moins que ce ne soit que de la manip’ ». Aux Européennes, il ne votera pas FN, car « il ne faut pas aller trop loin ». Son fils travaille comme électricien au Luxembourg.
Dans les locaux hayangeois du Républicain Lorrain situés au-dessus d’une agence de voyage, la journaliste locale Lucie Bouvarel tente elle aussi d’expliquer la victoire d’Engelmann. « Le FN a bien visé : ils ont trouvé un candidat du terrain et un maire en déperdition. Engelmann a fait une campagne sur le micro-local, parlant de ramener les mamies en bus au centre-ville et d’ériger un pigeonnier municipal. La campagne sur l’islam, c’était pour les médias nationaux. » Le dépliant FN diffusé à Hayange comporte quatre pages, dont les deux pages intérieures sont occupées par un calendrier. Sur la dernière page on trouve quelques éléments de politique de trottoir, comme la stérilisation des chats ou l’organisation de thés dansants, mêlés aux thèmes chers au FN : l’insécurité et « l’escroquerie » des aides financières par les « pseudo réfugiés politiques ». Sans oublier l’introduction d’une « fête du cochon »...
Après de longs débats, le Républicain Lorrain, dont deux salariés, un photographe et une assistante à la rédaction, figuraient sur la liste FN, a décidé de traiter le candidat FN comme un candidat parmi d’autres. « La caricature ne fonctionne pas, dit Bouvarel. Il y a un décalage entre le Engelmann que les gens connaissent au quotidien et le portrait qu’ont fait de lui les médias. Il ne fait pas peur aux gens, il fait peur aux intellos. »
Pour les médias, Fabien Engelmann est devenu la figure emblématique du « vote ouvrier » en Lorraine. Présentés comme des obstacles à la modernisation menant des combats d’arrière-garde, les ouvriers ont été refoulés de la scène médiatique et politique. Or il est frappant qu’à Hayange, les personnes interrogées continuent de se référer fièrement au terme générique d’ « ouvrier », alors que, majoritairement, ils ne travaillent plus à l’usine (reprise par Arcelor Mittal).La question sociale revient aujourd’hui avec fracas et s’exprime de manière déstructurée et éclatée.
Sur le terrain, les catégories des politologues s’avèrent vite inopérantes. « Hollande c’est un raciste, il n’aime pas les ouvriers », dit un homme sec d’une cinquantaine d’années aux yeux bleus délavés, qui vote FN « depuis quarante ans ». Il tenait un café dans la ville de Luxembourg, mais après avoir été « roulé » par son associé, il est retourné à Hayange travailler dans le café d’un autre. Pour l’instant, il fait sa « pause syndicale » en sirotant un verre de Ricard au bar. C’est un électeur frontiste décomplexé : « Moi, je regarde d’abord mes intérêts », dit-il. Mais, avertit-il, « je ne suis pas raciste, tous mes amis sont des étrangers ». Il fait un geste vers la salle du PMU où se mélangeaient ce vendredi soir retraités maghrébins et turcs en costard prenant le café et frontaliers buvant une bière, soulagés d’avoir fini leur semaine.
« Je ne sais pas si c’est le bon terme, mais Hayange c’est cosmopolite », dit un frontalier vêtu d’un survêtement de l’AC Milan. « Fils d’immigré », comme il l’explique fièrement, Charles (« d’après le Général ») a travaillé dans la sidérurgie, puis à Cattenom avant de décrocher un travail d’électricien au Luxembourg : « Tous les bons éléments frontaliers sont au Luxembourg », estime-t-il. Son seul regret, dit-il, c’est de ne pas avoir acheté une maison au Luxembourg il y a vingt ans. Aux municipales, il a voté pour un candidat de centre-droite, qui habite le même quartier que lui : « Je travaille au Luxembourg, ma femme est d’origine polonaise, mon père est Italien et j’habite en France. Alors moi et les idées du FN… »
Les vagues d’immigrations successives ont donné naissance à l’expression : « Le Lorrain, il descend du train ». Aujourd’hui, alors qu’un tiers de la population active de Hayange travaille au Luxembourg, le proverbe a pris un nouveau sens. Le bus 300 part toutes les heures de l’esplanade de Hayange en direction du Kirchberg. Le trajet coûte cinq euros et dure, aux heures de pointe, une quarantaine de minutes. Ce vendredi après-midi, dans le bus de retour, on y rencontrait des femmes de ménage, des employés, des agents de sécurité et des ouvriers. La plupart des passagers dormaient alors que le bus avançait péniblement à travers les bouchons. Un employé lisait un livre de Jorge Luis Borges en murmurant les paroles.
On serait tenté de croire que l’expérience quotidiennement répétée de la migration au Luxembourg, où les frontaliers sont considérés indifféremment comme de la main-d’œuvre étrangère, rendrait imperméable aux idées d’extrême droite. Or, le passage des frontières n’immunise pas contre le FN. Ainsi, sur sa liste hayangeoise figurait un frontalier qui travaille dans l’aéronautique au Luxembourg et qui a été promu adjoint du maire aux associations. « Globalement, le vote frontalier ne se différencie pas du reste », estime un syndicaliste de l’OGBL habitant Thionville. Dans son entreprise au Luxembourg, il dit avoir perçu un glissement de collègues de la droite vers l’extrême droite : « À certains moments, les électeurs FN étaient plutôt discrets. Mais quand la vague était à son summum, ils s’en revendiquaient fièrement, avec un racisme de caniveau ».
Lorsqu’on demande à Engelmann s’il ne voit pas une contradiction entre la revendication de la « préférence nationale » et une ville où tous comptent au moins un membre de la famille qui gagne sa vie au Grand-Duché, la réponse est programmatique : « S’il y a une recrudescence du chômage au Luxembourg, je serai d’accord pour dire : ,On fait passer les Luxembourgeois avant les autres.’ En admettant qu’on arrive au pouvoir en 2017 au niveau national, il y aura un retour aux frontières qui protègent. Pour les travailleurs frontaliers on pourra alors introduire un badge spécial. »
Devant la mairie, deux réfugiés congolais. Lorsque je m’approche, ils tressaillent. Plus tard, ils avoueront qu’ils m’avaient pris pour un policier en civil et qu’ils s’apprêtaient à sortir leurs papiers de séjour. En attente de leur statut, ils habitent un foyer de réfugiés à la sortie de Hayange. Sans permis de travail, les journées sont longues : « On essaie de sortir, de prendre l’air, mais depuis l’élection du nouveau maire, c’est devenu très compliqué. On se fait contrôler cinq à six fois par jour, souvent par le même policier ! » Ils se retrouveraient aujourd’hui « comme coincés » dans la vallée, dit l’un des deux. Son ami, qui porte un Bescherelle sous le bras, passe ses journées à lire et à étudier à la petite bibliothèque municipale, du moins durant les heures d’ouverture. Deux heures plus tard, je l’aperçois assis au poste de police.
Interrogé sur ces contrôles, Engelmann sous-entend : « Oh, vous savez entre ce qu’ils disent et la réalité… Moi je suis quelqu’un de très humain, mais il ne faut pas non plus tomber dans les excès. On a des groupes d’individus qui sont des réfugiés politiques et qui sont agressifs envers les personnes âgées en leur demandant deux ou trois euros. On les voit se balader avec de grandes canettes de bière. Il faut que ces gens-là jouent le jeu. » Un commerçant qui tient un snack à quelques pas de l’hôtel où sont logés une partie des réfugiés, est perplexe : « On est ouverts même tard la nuit, et il n’y a jamais eu de bordel ici. Les réfugiés ne font rien de mal, en journée ils sont dehors à jouer avec leurs gosses. »
Hayange n’a pas grand-chose en commun avec les cités HLM de Mont-Saint-Martin, Fameck ou d’Uckange. C’est une petite ville paisible, où, passé dix heures du soir, rien ne bouge. La seule mendicité agressive rencontrée pendant mon séjour à Hayange a pris la forme d’un handicapé mental, qui saluait les passants sur la place publique. Les réfugiés, dont le FN a fait ses choux gras en lançant la rumeur qu’ils profitaient à outrance des largesses de l’État, touchent en réalité quatre euros par jour et par personne. Mais après des décennies de luttes et de défaites collectives contre un patronat de plus en plus éloigné et abstrait, les Hayangeois se sont tournés contre leurs voisins.
Quelques semaines après les élections, ce sont les méditations d’Engelmann sur la colonisation et l’islam qui ont ulcéré une partie de la population de Hayange. Dans son autobiographie, le nouveau maire d’une ville à large composante d’enfants d’Algériens évoque la colonisation dans les termes du white-man’s-burden : « L’Algérie doit tout à la France. Ce sont les pieds noirs qui ont construit leurs routes, leurs chemins de fer, leurs hôpitaux (…) La France leur a donné leur indépendance en leur laissant tout en cadeau pour qu’ils s’émancipent, en leur faisant don d’un pays riche qui n’était avant leur venue qu’un désert sans peuple défini ». Sur l’islam, Engelmann évoque le « dogme mahométan très offensif, dangereux pour la démocratie (…) une idéologie sectaire, figée dans son passé. »
Dans la petite ville de Hayange, ces passages, repris en partie par les grands médias, ont blessé. Les Hayangeois ont élu un politicien local qui promettait de s’occuper des chats et des pigeons. Ils retrouvent un idéologue des croisades. « Il n’a même pas essayé de comprendre », se désole un trentenaire qui a ouvert une échoppe de restauration rapide il y a un an et demi à Hayange. En nettoyant le grill, il parle de son père qui est « musulman super-religieux » (il a fait à trois reprises le pèlerinage à la Mecque) : « C’est quelqu’un qui aide son prochain, qui tendrait l’autre joue plutôt que de devenir violent. » Interrogé sur le nouveau maire, un vieil Arabe portant de grosses lunettes, qui passe son chemin muni d’une canne et d’un sac à provisions, s’arrête un bref instant, et lâche : « Je suis d’origine, comme on dit. Je vous le dis franchement : J’ai le droit à rien, sauf à fermer ma bouche. »
Depuis l’élection d’Engelmann, le bar à chichas de Hayange, dont l’entrée est ornée d’un écriteau en caractères arabes jouxtant une enseigne Bofferding, a connu deux descentes de police : une dizaine de policiers ont fouillé tous les clients présents. La patronne, une femme d’une quarantaine d’années, qui, jusqu’à ce février, travaillait au Luxembourg comme cheffe d’équipe dans le secteur du nettoyage, se plaint de ces irruptions qui font fuir ses clients. « Ici, on ne vit plus. Les gens ont peur. Dès que quelques jeunes marchent dans la rue, on les arrête pour leur demander leurs papiers. »
Les réactions des Hayangeois sont très contrastées. Si les uns restent dans l’expectative (« c’est un bon jeune », « il faut lui laisser sa chance », « on s’adaptera »), les autres sont inquiets de la tournure ouvertement islamophobe prise par les déclaration du balayeur de Hayange. « Que ces personnes cessent de se faire passer pour des victimes, leur répond Engelmann. 93 pour cent des musulmans ont voté pour François Hollande. Aussi par un certain clientélisme. Les maires, qu’ils soient UMP ou PS utilisent l’argent public pour créer des espaces cultuels qui après sont transformés en salles de prière ou en mosquées. » Et de critiquer qu’il y ait trop de kebabs (il y en a trois) et trop de « boucheries islamistes » (il y en a deux) dans la ville.
Le fils de boucher devenu infirmier à Esch s’étonne de cet acharnement : « Il y a des rayons boucheries dans les trois supermarchés de Hayange ». Un propriétaire de kebab n’y comprend plus rien : « On est tous fils d’ouvriers. Nous, à l’inverse de nos parents, avons pu faire des études et on tente notre chance, c’est tout. On galère, mais on essaie de construire notre petit commerce. »
Replié dans sa vallée, Hayange se coupe du reste du monde. Les villes de Diekirch et d’Arlon ont décidé de mettre fin au jumelage qui les liait à la ville dans la vallée de la Fensch. Le maire réagit avec sang froid : « De toute manière, ces jumelages ne nous ont rien rapporté ». Et d’évoquer des demandes de jumelages d’une « dizaine de villes, dont certaines en Belgique, qui partagent nos idées ». En Flandre ? « Cela se peut », répond Engelmann. Au Café Balance, le patron évoque les premiers déménagements, « un type qui avait une gueule trop beatnik ». Il se pose des questions sur l’avenir des nombreuses associations de Hayange : « Vous voyez la fanfare jouer la Marseillaise pour un maire FN ? »
Une Hayangeoise de naissance, travaillant au Luxembourg dans le secteur du nettoyage et militante à l’OGBL, a opté pour le boycott intégral de sa propre ville : elle renouvèlera son passeport à Nivange et fera ses courses à Thionville. « Le maire il ne se fera pas un centime sur mon dos. Je transfère tout hors de Hayange. » Mais elle ne partira pas, Hayange reste sa ville.