Patrimoine

Les années lAAbeur

d'Lëtzebuerger Land du 09.12.2011

Les Luxembourgeois n’ont pas le moral et ça se répercute dans leur propension à jouer les fourmis plutôt que les cigales. L’enquête de conjoncture auprès des consommateurs réalisée en novembre par la Banque centrale du Luxembourg a montré en effet une hausse assez nette le mois dernier de l’indicateur renseignant de la capacité d’épargner des ménages. Il est passé de 43 en octobre à 47 le mois suivant, tandis que dans le même temps, la BCL constatait une aggravation de l’inquiétude des consommateurs face au chômage et une dégradation de leur confiance devant la situation économique du pays. Et le ministre des Finances Luc Frieden (CSV), qui faisait son malin le mois dernier en saluant les opérateurs financiers d‘un « Bienvenue dans un pays triple A », comme si c’était inscrit dans la Constitution luxembourgeoise, alors que quelques jours plus tard, l’agence de notation Standard [&] Poor’s menaçait le pays d’abaisser sa note d’un cran, comme celle de la France, de l’Allemagne ou des Pays-Bas, devrait faire perdre leurs dernières illusions à ceux qui croient être dans un sanctuaire de la prospérité.

Le patrimoine des Luxembourgeois s’appuie sur l’immobilier : sa part dépasse les 90 pour cent, selon le Statec qui s’est basé sur les données (de 2007) de la Luxembourg Wealth Study. Aussi, tant qu’il n’y aura pas de soubresaut sur le marché de l’immobilier au grand-duché, ni d’éclatement de la bulle, le patrimoine des résidents sera à l’abri. D’autant que la dernière enquête de l’Observatoire de l’habitat fournissait des prix des ventes des biens résidentiels toujours à la hausse en 2011. Selon le Statec, la résiden-ce principale constitue l’essentiel du patrimoine, qui affichait une moyenne de 334 000 euros (nets, c’est-à-dire sans les dettes hypothécaires). S’y ajoutent 178 500 euros de patrimoine immobilier non lié à la résidence principale et 58 000 euros d’actifs financiers et professionnels. Ce qui porte le patrimoine moyen des résidents à 570 000 euros en moyenne, un record du monde sans doute, les ménages américains affichant un patrimoine moyen (en 2006) de 362 000 euros et les Allemands (également en 2006) de 141 000 euros.

Le chiffre de la « richesse » passe à 748 000 euros en moyenne pour les Luxembourgeois par naissance, dont l’aisance provient du patrimoine foncier, souvent hérité. Les étrangers doivent se contenter d’un patrimoine moyen de 314 000 euros, niveau passant à 576 000 euros pour les Luxembourgeois par naturalisation. Le Statec notait encore au printemps dernier dans son étude que le patrimoine sur l’immobilier autre que la résidence principale était le plus inégalement réparti entre les ménages : ainsi, dix pour cent des ménages les plus importants possédaient en 2007, 80 pour cent du patrimoine total.

Taux d’intérêt variable sur les crédits immobiliers : il a pointé en moyenne à 2,34 pour cent en octobre, en hausse de cinq points de base par rapport à septembre.

Dépôts à terme (échéance inférieure ou égale à un an) : ils servaient en octobre un taux de 1,17 p.c.

Taux d’intérêts (variables) appliqués aux entreprises : 2,70 p.c. pour les crédits de plus d’un million d’euros (en hausse de onze points de base par rapport à septembre) et 2,67 (- 6 points) pour les crédits de moins d’un million.

Prix immobiliers : les chiffres de l’Observatoire de l’habitat renseignent d’une hausse de 3,74 p.c. du prix annoncé des maisons au troisième trimestre 2011 par rapport à la même période en 2010 et de 4,37 pour les appartements.

Bourse : le volume des transactions sur les actions « luxembour-geoises » s’est réduit à une peau de chagrin depuis dix ans. Il n’a pas atteint les 70 millions d’euros au cours des neuf premiers mois de 2011 (près de 100 millions en septembre 2010). La Bourse de Luxembourg, qui n’est pas une bourse de transactions mais plutôt de cotation (pour des raisons de coûts) a généré un volume total de 148 millions au 30 septembre 2011, contre 170 millions un an plus tôt.

Véronique Poujol
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