Nous sommes sur le registre du life style, prévient Patrick Hoffmann, l’un des associés fondateurs du site www.lesbonsfilons.lu, qui veut offrir chaque jour aux internautes « une occasion en or » de se faire plaisir pour pas trop cher. Lundi 17 janvier, date de son lancement, le site « de support de promotion et de vente » proposera pour 99 euros, au lieu de 199 euros, une randonnée sur un circuit à bord d’une Lamborghini pilotée par un professionnel. C’est le « premier deal » conclu par LBF Group, la société qui exploite le site, avec la firme Dreamcar, qui a « mordu à l’hameçon », séduite par cette « vitrine publicitaire » gratuite que lui offre le site pendant trois jours (les premières offres s’étaleront pendant trois jours lors de la phase de démarrage en janvier avant de ne plus y figurer qu’un jour pour être fidèle au slogan : « Et si chaque jour était une occasion en or ? », lorsque le site aura atteint sa vitesse de croisière).
« Nous disposons d’une quinzaine de partenaires pour le mois de janvier », explique Patrick Hoffmann, en citant Eugène Hoffmann (il n’y a aucun lien familial entre eux), qui proposera des bons d’achat de 50 euros valables pour l’achat de stylos de prestige, alors que l’entreprise est connue au Luxembourg pour ne jamais faire de soldes. Des offres pour des séances de fitness ou d’épilation et des lavages voiture chez Autocenter Goedert seront également dans la « boutique » en janvier. Pour mettre sa marchandise sur le site, le commerçant doit consentir au moins 40 pour cent de réduction. Un minimum pour donner aux utilisateurs le sentiment de faire des bonnes affaires et les faire « craquer » pour des produits ou des services qu’ils n’achèteraient pas au prix fort. D’ailleurs rares seront les produits et services vendus au-dessus du seuil psychologique des 99 euros.
Du côté des partenaires clients, un contrat sur la plateforme présente peu de risques commerciaux, LBF se rémunérant exclusivement sur un certain pourcentage des ventes en ligne effectuées sur le site « par la communauté des amateurs de bonnes affaires », présentée comme une clien-tèle particulièrement réceptive. Le montant de ce pourcentage n’est connu que des seuls fournisseurs, Patrick Hoffmann refusant de communiquer à ce sujet. « Nous leur amenons les clients dans leur boutique, à eux ensuite de faire leur boulot de commerçants », explique le responsable, précisant que cet outil en vogue du web 2.0 présente à la fois « des ventes potentielles considérables » tout en offrant de « nouvelles opportunités en terme de marketing ». Un modèle gagnant/gagnant où les seuls frais perçus se font sur les ventes réalisées.
LBF Group est une affaire entre deux cousins à la fibre entrepreneuriale très développée, Patrick et Thomas Hoffmann, et un financier qui leur est proche et qui ne demande qu’à accompagner leurs projets innovants (ils ont déjà lancé avec un certain succès l’agence de marketing Project2, spécialisée dans les contenus digitaux avec Foyer, Deloitte et PWC dans leur portefeuille client), sans avoir l’intention de revendre sa participation, une fois que l’entreprise aura atteint ses objectifs. Le nom de ce partenaire financier demeure un mystère, l’homme requérant l’anonymat. C’est la raison qui a d’ailleurs poussé LBF à utiliser des sociétés panaméennes pour constituer ses statuts. Les jeunes entrepreneurs ont trouvé le soutien du partenaire financier suffisant pour l’heure, sans juger bon de faire appel à des fonds de capital risque à l’affût d’initiatives comme la leur, ni solliciter des crédits auprès de la SNCI.
Le modèle d’affaires mis en place par LBF Group devrait trouver son équilibre financier une fois que la plateforme de vente en ligne se sera ouverte à d’autres métropoles de la grande région. Après le lancement sur le Luxembourg lundi prochain, Metz est dans le pointeur au cours du premier trimestre, puis Nancy. LBF n’a pas encore d’ambition sur le marché allemand, où des sites concurrents ont déjà pris des longueurs d’avance. En France aussi, les sites des bonnes affaires se sont multipliés, certains étant dominés par des majors du web. Pas de quoi toutefois entamer l’enthousiasme des fondateurs de LBF, qui ont pour l’heure des ambitions modestes et la volonté de ne pas se « faire bouffer » tout cru par un grand.